Lorsqu’une erreur médicale survient, elle peut avoir des conséquences lourdes sur la santé et la vie quotidienne du patient. Qu’il s’agisse d’une faute médicale, d’un acte qui ne se conforme pas aux données acquises de la science, ou d’un simple accident médical, il est essentiel de connaître les démarches à entreprendre pour obtenir réparation. L’objectif est d’évaluer les responsabilités, d’engager une procédure judiciaire ou amiable, et d’assurer une indemnisation adaptée aux dommages subis.
Comprendre la nature de l’erreur médicale et ses conséquences
Un acte médical peut parfois entraîner un dommage corporel, même lorsque le professionnel de santé a suivi les recommandations en vigueur. Il existe trois grands types d’erreurs :
La faute médicale : Elle survient lorsqu’un médecin, un chirurgien ou un autre professionnel de santé commet une négligence, une imprudence ou une erreur d’appréciation qui a causé un préjudice au patient.
L’accident médical non fautif : Il s’agit d’une complication imprévisible liée à l’acte médical lui-même, sans qu’aucune faute ne puisse être prouvée.
L’infection nosocomiale : Contractée lors d’un séjour dans un établissement de santé, elle peut aussi faire l’objet d’une indemnisation si elle a causé un préjudice grave.
La première étape pour agir est d’obtenir une analyse claire de la situation. Il est essentiel de récupérer son dossier médical auprès du médecin ou de l’hôpital concerné afin de comprendre ce qui s’est passé et de rassembler les éléments de preuve nécessaires.
Procédure après une erreur médicale : les démarches amiables

Avant d’entamer une procédure judiciaire, il est souvent recommandé de privilégier des procédures amiables afin de trouver un accord avec les parties concernées.
Saisir la commission régionale de conciliation et d’indemnisation (CRCI) : Les commissions régionales de conciliation ont pour mission de faciliter les échanges entre le patient et le professionnel de santé ou l’établissement concerné. Cette procédure est gratuite et permet d’obtenir une évaluation indépendante des faits.
La médiation avec l’établissement de santé : Certains établissements de santé disposent d’un service dédié aux relations avec les patients. Contacter ce service peut permettre d’obtenir des explications détaillées et, dans certains cas, une indemnisation directe sans passer par un tribunal judiciaire.
Demander un rapport d’expertise médicale : Un médecin expert peut être sollicité pour examiner le dossier médical et déterminer si l’acte médical était conforme aux pratiques admises. Ce rapport d’expertise est un élément clé pour la suite de la procédure après une erreur médicale.
Si la procédure amiable n’aboutit pas ou si l’indemnisation proposée est insuffisante, il est alors possible de saisir le tribunal.
L’indemnisation d’une erreur médicale : Quelles sont les options ?

Le patient victime d’une erreur médicale peut obtenir une indemnisation selon différents cas de figure :
Indemnisation par l’ONIAM (Office national d’indemnisation des accidents médicaux) : Ce dispositif intervient principalement lorsque l’accident médical n’est pas lié à une faute du praticien, mais qu’il a entraîné un préjudice grave.
Indemnisation par l’assurance du professionnel de santé : Si une faute médicale est reconnue, la responsabilité du médecin ou de l’établissement peut être engagée. L’assurance responsabilité civile prendra alors en charge les indemnisations.
Indemnisation via une action en justice : Lorsque les voies amiables ne suffisent pas, il est possible d’engager une procédure judiciaire afin d’obtenir réparation du préjudice subi.
Les indemnisations peuvent couvrir plusieurs postes de préjudices corporels :
Les frais médicaux et de rééducation.
Le déficit fonctionnel permanent (incapacité partielle ou totale).
Le préjudice esthétique (lié aux cicatrices, à une déformation physique, etc.).
Les souffrances endurées et les impacts sur la qualité de vie.
La perte de revenus professionnels.
Saisir le tribunal : Comment engager une action en justice ?

Lorsque les recours amiables ne permettent pas d’obtenir une réparation satisfaisante, il est possible de saisir le tribunal pour faire reconnaître la faute médicale et demander une indemnisation.
1. Préparer son dossier
Avant d’intenter une action en justice, il est important de constituer un dossier solide avec l’aide d’un avocat spécialisé en droit médical. Ce dossier doit inclure :
Le dossier médical complet.
Les rapports d’expertise médicale.
Les témoignages ou attestations.
Les courriers échangés avec l’hôpital ou le professionnel de santé.
2. Choisir la juridiction compétente
Selon les circonstances, différentes juridictions peuvent être saisies :
Le tribunal administratif : Si l’erreur médicale a été commise dans un hôpital public.
Le tribunal judiciaire : Pour les établissements de santé privés et les médecins exerçant en libéral.
Un accusé de réception sera envoyé au plaignant dès que son recours est pris en charge par la juridiction compétente.
3. L’expertise médicale judiciaire
Une fois l’affaire en cours, le juge désignera un médecin expert pour réaliser un rapport d’expertise indépendant et évaluer les responsabilités. Ce rapport joue un rôle clé dans la décision finale du tribunal.
Pourquoi faire appel à un avocat en cas d’erreur médicale ?
La mise en œuvre d’une procédure après une erreur médicale peut être complexe et nécessite une expertise juridique pointue. Un avocat spécialisé en erreur médicale aide à :
Analyser la viabilité du dossier avant d’engager une procédure
Optimiser la stratégie de défense en choisissant la meilleure voie (conciliation, indemnisation via l’ONIAM, ou recours judiciaire)
Soutenir le patient dans ses démarches administratives et médicales
Chaque situation étant unique, un accompagnement personnalisé permet d’augmenter significativement les chances d’obtenir une réparation adaptée au dommage corporel subi.
En conclusion : Faire valoir ses droits après une erreur médicale
En cas d’erreur médicale, plusieurs démarches sont possibles pour obtenir une reconnaissance et une indemnisation. Que ce soit via une procédure amiable (conciliation, médiation, ONIAM) ou en saisissant le tribunal, il est essentiel d’être bien informé et accompagné.
Si vous êtes concerné, ne restez pas seul face à cette situation : consultez un professionnel du droit et faites valoir vos droits.